La vision intégrative est née dans les années 90 aux Etats Unis, et se développe de plus en plus aujourd’hui. Il existe de nombreux instituts aux USA, ainsi qu’en Europe du Nord (on peut notamment citer le Bristol Health Center, pionnier dans le domaine).
Le besoin d’associer les connaissances scientifiques de la médecine classique (allopathique), aux savoirs traditionnels des médecines complémentaires, commence à se faire ressentir à la fin du vingtième siècle.
En effet, devant la perturbation de plus en plus connue de notre environnement, et de son impact sur notre santé, certains acteurs de la communauté médicale décident d’adopter une approche différente de la santé.
Il est difficile en tant que patient, de comprendre où se situer, dans cette opposition entre allopathie et médecines complémentaires. La vérité se situe quelque part au centre : là où les deux équipes se mêlent.
L’équilibre, encore !
La santé intégrative donne une juste place aux différents outils diagnostiques & thérapeutiques qui existent.
Notre médecine conventionnelle allopathique est très efficace, pour traiter les pathologies aiguës.
Elle permet de soigner, réparer, soulager, et cela très rapidement. Et, heureusement qu’elle existe !
La recherche, les preuves scientifiques, le recours à des traitements parfois très lourds ou innovants, permettent des avancées spectaculaire dans la compréhension de notre physiologie.
Cependant, notre approche trouve ses limites dans la gestion des symptômes fonctionnels ou des pathologies chroniques. Ce genre de troubles, conséquence de modification de l’équilibre du corps sur le long terme, nécessitent une physiologie optimale pour guérir.
Notre arsenal thérapeutique y est mal adapté : les médicaments sont souvent des « anti-effets », mais ne rendent pas la physiologie plus opérationnelle. Ils soulagent, mais ne traitent pas toujours la cause du problème.
De plus, la médecine conventionnelle intervient toujours après coup : elle n’incite pas les individus à prendre en charge leur santé. La bonne santé n’est pourtant pas l’absence de symptôme ou de maladie. Optimiser sa santé, c’est important. Les notions d’autorégulation, de régénérescence, d’homéostasie, sont absentes de notre approche classique.
Les médecines complémentaires elles, ont une approche bien plus préventive. Elles se concentrent sur deux choses : optimiser la physiologie, et rétablir l’équilibre rapidement dès l’apparition d’un symptôme. Quelque soit leur origine, elles partagent toutes la nécessité d’éliminer les déchets (ou toxines) accumulés, responsables en grande partie des déséquilibres physiologiques.
C’est intéressant : l’action thérapeutique a en effet lieu avant même que la maladie se déclare.
Cela incite également à développer une écoute plus attentive de son propre corps, et à comprendre le fonctionnement de sa propre physiologie.
Leur stratégie commune repose sur la compréhension individuelle, le renforcement des défenses naturelles, et l’élimination de toxines accumulées. Elles utilisent ensuite des ingrédients de santé naturels lorsque la pathologie apparaît.
Elles ont en revanche leurs limites.
Peu institutionnalisées, elles manquent souvent de crédibilité aux yeux des autres professionnels de santé, ce qui rend tout dialogue impossible. Il existe aujourd’hui malheureusement beaucoup de retards diagnostiques ou thérapeutiques à cause du rejet total de l’allopathie, ce qui renforce cette difficulté.
De plus, appartenant souvent à une école en particulier, le système de croyances sur lequel elles reposent sont parfois contradictoires, au prix d’une incompréhension des patients qui peinent à être correctement informés. Ainsi, elles peuvent également manquer de crédibilité aux yeux du grand public.
Optimiser sa santé
Connaître sa physiologie
Prévenir de futures pathologies
Rétablir l’équilibre
Stimuler la capacité d’autoguérison
Outils multiples à la croisée des différentes approches
Utiliser la recherche : faire émerger de nouvelles thérapies lorsque plus rien n’est efficace
Notre système de soin, pour de très nombreuses raisons est aujourd’hui à bout de souffle. Nous sommes trop peu de soignants, avec trop peu de moyens. C’est une vérité terrible, mais réelle, dont il faut bien avoir conscience. Parce qu’elle a de lourdes conséquences : le manque de temps, et la création de protocoles standardisés. Là est tout le problème : nous apprenons, pour pouvoir prendre tout le monde en charge, à faire rentrer les patient.e.s dans des cases déjà pré fabriquées.
Nous oublions l’unicité, la complexité du vivant, l’impact de l’environnement à l’échelle individuelle. Alors nous passons parfois à côté de beaucoup.
D’autant plus devant l’émergence des pathologies chroniques et de leur impact : ces maladies nécessitent une approche multidisciplinaire, avec des consultations longues, et une prise en considération du terrain propice à leur apparition.
L’évolution du système est indispensable. Nous avons besoin de la recherche, des médicaments, de la chirurgie, des thérapies innovantes, des espoirs médicaux. Mais nous avons aussi besoin de temps, d’écoute, d’autonomisation des patient.e.s, d’éducation, et de rétablir l’équilibre au sein de nos corps. Et plus que tout, nous avons besoin de PREVENTION.